mardi, août 21, 2001

Transportation

Sabai deeeeeeee,
everybody
so long
alors cette fois je vais m'appliquer, essayer d'eviter les fautes de frappes tout ca...
Je crois que nous en etions restes a patauger dans la boue non ?
En fait, ca continue ;-), donc disons que question temperatures et pluviometrie, le decor est assez bien plante et que mes bas de pantalons sont toujours macules.
Comme je suis tres tres futee j'ai investi dans les jupes lao, tres longue mais sans doute mud-repellent, ce qui permet de rester digne en toute circonstance, de se differencier des backpacker qui proliferent en cette saison, de pouvoir entrer dans les batiments du gouvernement laotien sans regards desapprobateurs, d'epater mes amis (enfin les garcons surtout) et c'est deja pas mal en fait.

En terme de nouvelles aventures, et comme je ne recule devant rien, je suis allee visiter les provinces, une fois n'est pas coutume ;-)
bon je rassure tout le monde, ce ne sont pas precisement les provinces reculees (du point de vue lao en tout cas) mais je voulais aussi voir a quoi ressemblait une "remote area" vu que pouvoir y vivre etait un requirement pour une offre d'emploi ici.

Luang Prabang, classe patrimoine mondial par l'UNESCO etc. etc. est une charmante et tres jolie ville, dont le centre est assez dedie au tourisme par ailleurs, mais ca reste tres convenable et tranquille, avec des temples magnifiques, un centre ville herite de la colonisation francaise et qui est charmant charmant, plein de balades aux alentours plutot sympa, et autant de cascades a visiter (bon j'y suis allee avec un copain japonais, et je confirme les japonais ont un faible pour l'eau qui tombe, en tout cas celui la), mais ce n'est pas exactement ce qu'on appelle une remote area par ici, d'ailleurs je pourrais tres bien y vivre, et ca c'est un critere de non remotness non? ;-)

Non, la remote area c'est bien plus effrayant: il n'y a rien, le village peut compter 10 maisons, construites en bois, sur pilotis, et probablement est-ce qu'on mange ce qui pousse (mais ca c'est facile, la nature est tres genereuse au Laos) et on se baigne dans l'eau de la riviere (ca c'est une supposition, mais il ya vraiment beaucoup d'eau auLaos).
C'est plutot esprit camping sauvage, mais longue duree, et loin des voies de communications.
OK ca ne semble pas si effrayant comme ca, maintenant il faut imaginer que comme la 'ville' la plus proche est a 8 heures de route, que c'est un pays tropical tout ca, que personne ne parle le francais ou l'anglais et moi pas encore le lao, que les voisins n'ont pas recu d'education pour la grande majorite et que le job est pour 5 ans. C'est fou comme on voit differemment les (mignons) petits villages perdus dans la montagne et ces si authentiques minorites ethniques quand on envisage de s'installer avec eux pour une longue duree...(j'ai dis que les mobiles ne marchaient pas ?)
La conclusion de mon expedition a donc ete de ne pas envoyer ma candidature, telle la degonflee moyenne, je crois que la fibre ethnologiste ne s'est pas reveille a ce moment la. Desolee pour tout ceux qui croyait que j'etais une aventuriere dotee d'une vraie curiosite scientifique.
Cela dit j'ai quand meme pris l'avion pour y aller alors, c'est pas un signe ca ? Pour ceux qui veulent des renseignements sur ce job, vous pouvez m'ecrire, ce n'est pas si terrible apres tout, et probablement est-ce que le gros 4x4, le portable et le telephone satellite sont fournis (mais ce n'est pas sur :-))
Pour me remettre de mes emotions, je suis allee tester les restos francais de Luang Prabang a qui j'adresse ici un hommage, en plus ils prennent la visa...

Pas degoutee, le week end suivant (week end restent evidemment une figure de style, mais je n'allais pas rester cloitree dans un bureau du PNUD pendant 3 mois non ?) je suis allee dans le sud du pays, en prenant bien soin de rester dans les villes.
Comme je suis une aventuriere, malgre ce que pretendent les mauvaises langues, j'y suis allee en bus.
A la station de bus, je me suis apercue qu'il fallait plus de 20 heures pour aller la ou je voulais -Champassak pour les forts en geographie-, et que tout ca posait fatalement un probleme de temps. (les week end sont une image, mais quand meme).
Donc apres une longue discussion avec tout les gens que j'ai pu trouver et qui eux aussi parlaient le langage des signes, j'ai change mes plans et decidais d'aller a Savannakhet (seulement 8 de bus, autant dire une rigolade)
Comment j'ai atteint l'etat de Bouddha dans un bus bonde, assise sur un sac de riz avec de la pop thai a fond fera l'objet d'un enseignement que je compte bien instaurer a la rentree a Paris sur le 'comment atteindre l'etat de Bouddha en 10 lecons par Claire' car seul un vrai engagement personnel et spirituel peut permettre de suivre cet enseignement.
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Donc, little bouddha est finalement arrivee a Savannakhet (je me demande encore si cet etat de grace est de quelque maniere reliee a mes 10 kilos supplementaire, durement gagne ici), a fraternise avec - encore - des backpacker, leur a lachement fausse compagnie pour aller tester son niveau de vietnamien.
Il y a beaucoup de vietnamien a Savannakhet, qui parlent vietnamien entre eux.
(NB: et finalement assez peu avec moi, vu que mon niveau de comprehension reste basic mais apparemment je ne me fais pas tres bien comprendre)
Il faut quand meme ici que j'avertisse le voyageur qu'il est tres difficile de trouver quoique ce soit d'ouvert apres la tombee de la nuit, et j'inclus les restaurants. Par contre il y a plein de place dans les night club, et on peut toujours manger de la biere, ce qui est assez sympa quand on meurt de faim.
Comme je suis arrivee par un jour de pluie (quelle surprise) et un soir de pluie, les savannakhetois avait programme une operation ville morte sans m'avertir de rien. Heureusement le lendemain, il faisait beau et j'ai pu visiter la ville, charmante bourgade, dont le centre est un heritage de la colonisation francaise (ah tiens), dote de petits cafes le long du Mekong ou l'on peut mediter apres une matinee passee a
1/chercher a manger (la je me suis apercue de l'avantage des villes touristiques ou l'on peut manger a n'importe quelle heure et n'importe quoi, mais il y a de quoi faire a Savannakhet)2/visiter des temples,
3/me demander comment aller super loin visiter des ruines dont les morceaux interessants sont de toutes facons au Musee Guimet et
4/mediter sur le pillage du patrimoine culturel des pays sous-developpes (je crois que ma fibre militante tiermondiste s'est reveille au Laos et les 3/4 de mesconversations tournent autour du developpement et sujets collateraux)
Bon finalement j'ai reussi a
1/ me nourrir
2/ me loger (j'ai developpe lors de ce voyage une curieuse malediction, et l'electricite a toujours refuse de fonctionner dans les chambresd'hotel)
3/ repartir de savannakhet en, euh, en pickup transforme en bus, c'est a dire que des bancs ont ete places a l'arriere (et un toit, je vous ai dis que c'etait la saison des pluies non ?), mais ca va beaucoup plus vite que le bus, mais sans musique de toute evidence
4/ rester en vie (ce qui n'est pas une evidence quand on voit la circulation de pres)

Sur le chemin de retour, je me suis fait plein d'amis grace a mes nouveaux super pouvoirs, non grace a mes 'cacahuetes de l'amitie' (super facile, achetez des cacahuetes d'importation, ie. qu'on ne trouve pas sur le bord de la route, et proposez les a vos voisins de bus qui n'osent pas refuser car ils sont tres polis, en general ils vous offrent des bonbons en echange, la il faut oublier tous les reflexes conditionnes inculques depuis la plus tendre enfance et ACCEPTER UN BONBON D'UN ETRANGER, en general ca se passe plutot bien, apres il suffit d'etre super fort en langage dessignes et c'est dans la poche, evidemment il faut aussi aimer les enfants, mentir comme un arracheur de dents (oui je suis mariee mais mon mari a du rester en France car sa vieille mere est malade et moi je suis obligee d'etre ici vu que je travaille, ou plein de 'proper answer'atoutes les questions indiscretes), pouvoir manger n'importe quoi sans etre malade, aimer la biere, sourire beaucoup, avoir plein de temps devant soi....
Bon c'est un peu facile parce que les laos sont hyper accueillant et prennent facilement le temps de papoter, sortent encore plus facilementle riz gluant et la biere des qu'ils rencontrent quelqu'un meme si vraiment ce n'etait pas du tout votre intention de vous inviter chez eux et vous vouliez seulement un renseignement, d'ailleurs vous etes en retard et deja saoul vu que vous sortez de chez leurs voisins ou quasi.
Bref des week end tres agreables, tres humides aussi, vu qu'il y a des inondations dans le sud du pays (pourtant je n'ai pas entendu parler de visite du CIO ni de candidature du Laos a l'organisation des JO...)

La semaine est elle assez differente, vu que le PNUD est deserte, la moitie des gens sont en vacances, un tiers a ete licencie et les autres stagiaires sont partis, autant dire que je me sens un peu seule au bureau. Heureusement mon superviseur est toujours la pour me soutenir dans ma dure tache et m'en donner encore de nouvelles..
d'ailleurs.. j'y retourne

la prochaine fois promis je vous parle de Vientiane, des couchers de soleil tout ca...
je vous embrasse tous

- desolee a tous ceux qui m'ont envoye des messages et a qui je n'ai pas repondu, ca m'a fait tres plaisir neanmoins, continuez
-Apparemment pas de bourdieusien dans mes relations ;-)