mercredi, juillet 13, 2005

Tes reins

(Désolée j'ai aps pu résister, mais rassurer moi aussii je trouve ce jeu de mots un peu navrant, même si je dois dire qu'il reflète bien mon état actuel, toute moulue)

Alors juste pour rigoler et un peu pour la gloire, le dernier post de blog avant mon retour triomphal à Paris (Triomphal parce que il faudra bien quelques trompettes pour me réveiller après ce long voyage aux horaires stupides, et puis Orly vaut bien ça non ?) et aussi parce que demain c’est 14 juillet.
C’est pas que 14 juillet on blog pas chez les français (ou peut être que si faudra que je me renseigne) mais bon quand même y a fête de l’ambassade et qu’il va bien falloir aller vérifier si la grandeur de la France passe toujours par l’estomac (et puis je suis tombée « par hasard » sur la liste des courses qui était pas mal du tout ma foi et faut bien aller vérifier ça).
Ouais, les français de l’étranger ont toujours un peu de retard et fêtent le 14 au lieu du 13 au soir (et même pas dans une caserne de pompiers, la honte !).
Enfin voilà je viens de passer 2 jours dans un gros 4X4 blanc à visiter le pays, enfin une région du pays sous de fallacieux prétextes, et je viens de découvrir que en fait l’Erythrée c’est le pays du caillou. Il y a des cailloux partout. On fait des maisons avec, des murets, des tas, ou bien on les laisse où ils sont, mais en tout cas il y a des cailloux partout. Pourtant il pleut depuis 3 semaines (à la limite on serait entré dans la saison des pluies que ça ne m’étonnerait pas) et c’est aussi tout vert, il y a un beau gazon partout où ça n’a pas été labouré, une merveille. Avant il y avait aussi pleins de cailloux mais je crois qu’ils se fondaient dans la masse ocre du paysage, splendide aussi, mais beaucoup plus hostile quand même. Du coup qu’est ce que je rapporte d’Erythrée, ben la spécialité locale, des cailloux quoi.
Bref tout ça n’était qu’un fallacieux prétexte pour renouer avec mon ordinateur, lâchement abandonné pendant 2 jours où au lieu de bosser je suis allée me balader en voiture en « evaluation, monitoring » alors que tout le monde sait que le vrai boulot c’est bien de faire tourner des tableurs dans la poussière (et depuis que je suis devenue un peu chef aussi de faire tourner des logiciels de gestion de projet dans la poussière tout en tyrannisant tout le monde, héhé).
Il y a quand même du bon dans les « visites terrains », qui permettent de se rappeler que Asmara n’est décidément pas « l’Afrique » alors que le reste du pays oui. Parce que les jolis bâtiments ne correspondent pas vraiment aux conditions de vie du reste de la population, ceux justement pour qui on bosse (et qui sont assez fort en sandwich à l’omelette, à défaut de pizza). Mais surtout après avoir vu ce paysage tout sec et misérable pendant 6 mois, la transformation du même en terrain de golf géant est assez spectaculaire, et vraiment très plaisant. Après évidemment moi je ne suis allée visiter que des endroits où il n’y avait pas d’eau alors on pourrait dire que je le fais un peu exprès aussi, histoire de me casser le moral. Mais bon c’était pour la bonne cause hein. Je n’ai pas les photos là mais j’essaye d’en envoyer asap.
Et à ce WE alors…

jeudi, juillet 07, 2005

Douce France

Voilà ça y est j’ai mon billet dans la main, donc c’est sûr, j’arrive à Paris le 15 juillet (après une longue nuit blanche) et je prends 15 jours de vacances, mazette !
C’était un peu tendu parce qu’il a fallu 2 semaines pour être sûr d’avoir une place dans un avion jusqu’à hier. Du coup j’ai réussi à transformer en victoire personnelle le paiement d’un billet Egyptair, et perdre tout sens des civilités. Après avoir eu confirmation de la disponibilité de mon siège dans l’avion, hop j’ai sauté dans le 4X4, le chauffeur a chauffé, et je suis entrée à midi moins 5 dans les locaux de la compagnie. Là j’ai bondi, tout sourire dehors sur la seule personne présente, qui m’a vu avancer d’un air navré (son clop au bec, je pense que lui se préparait à la pause) et m’a tout de suite calmé, aimable mais ferme (« Il faut arrêter de bondir partout maintenant, madame, c’est une compagnie respectable ici »). C’est là qu’on s’aperçoit qu’en fait ce n’était pas si pressé, et qu’on a beau avoir attendu 2 semaines qu’une place se libère, elle est maintenant acquise, alors hein j’aurais même pu aller chercher mon billet le 14 pfff.
Je crois que j’ai fini par acquérir les réflexes soviétiques (ceux qui me manquaient au début), celui de se précipiter pour acheter le truc tant qu’il est encore là parce qu’on ne sait pas quand il y en aura de nouveau. Ben oui, forcément au début, nous étions victimes des pénuries aléatoires, alors que maintenant, nous avons pris le pli de faire des stocks nous aussi et d’acheter ce qu’il y a dans le magasin. Bon j’avoue qu’on n’est pas encore hyper pro non plus. Par exemple on s’est laissé surprendre par la pénurie de farine, mais heureusement, on va en province de temps en temps (où la farine se vend par 25kg, même que c’est un peu compliqué de n’en acheter qu’un seul) ce qui compense.
Bref, forcément on me dit qu’il y a un billet disponible, j’accours, presque en me pressant quoi. Quand je pense qu’il y a des hypermarchés en France et que si ça se trouve je vais devoir y passer, ça me rend malade, je pense que je vais avoir le mal de mer rien qu’en voyant la porte.
Enfin voilà je suis drôlement contente de venir vous voir pendant les vacances et de profiter de l’été qui est une chouette saison en Europe. Parce que ici c’est un peu comme l’automne, la saison des pluies a commencé et il fait tout gris et un peu froid (et en plus il n’y a même pas de feuilles de platanes par terre alors c’est vachement déstabilisant comme saison pluvieuse). Mais la pluie par ici a d’autres (nombreuses) vertus, et notamment de transformer le paysage qui devient (presque) tout vert (et surtout de donner l’espoir de bonnes récoltes pour l’année qui vient, ce qui en train de devenir exceptionnel par ici).