Il faut avoir mangé du Zigni une fois dans sa vie pour se rendre compte à quel point ce parfum est particulier et persistant. Et en fait c'est ça l'odeur de l'Erythrée, un je ne sais quoi avec du zigni (en fait du berebere, le piment qui sert à faire du zigni).
Ce midi, la femme de ménage éthiopienne qui s'occupe de notre maison ici nous avait préparé du zigni, à la demande de l'admin (qui n'était même pas là, tiens!)
J'avais déjà remarqué quelquefois cette odeur familière, mais comme je ne m'approche pas trop de la cuisine du bureau, il ne s'était rien passé de grave.
Bon j'avoue j'ai une histoire difficile avec le zigni.
D'abord ça se mange avec de l'injeera et le tout avec les doigts. Et moi, je n'aime pas du tout manger avec les doigts, je ne sais pas trop pourquoi mais même le chocolat qui fond sur les doigts et c'est-comme-ça-que-c'est le-meilleur c'est bien connu, bon je tolère, mais je me lave les mains juste après.
Ensuite, ça se mange en principe dans un grand plat commun. Bon ça dans le principe c'est plutôt sympa quand même, partager son repas, a priori j'aime bien. Mais en fait, je crois que je n'aime pas trop que des gens piquent dans mon assiette. Non, en fait c'est l'inverse, j'ai l'impression de manger dans l'assiette de quelqu'un d'autre et ça me gêne, du coup je ne mange pas trop.
En fait, je crois que ce qui a porté le coup de grâce à ma relation amicale avec le zigni c'est que j'ai mangé du plutôt mauvais zigni sur Injeera, parce que en dehors des restos un peu chers qui ont une clientèle de pleins aux as (tout est relatif bien sûr), ben l'Erythrée étant le pauvre pays qu'elle est, les ingrédients ne sont pas de très bonne qualité. Et là le zigni couvre tout. Du coup ça fait un plat qui arrache sans pour autant couvrir complètement que ce n'est pas si terrible ce qu'il y a dessous (ben oui parce que moi je ne suis pas très "qui arrache" alors je mange les côtés).
Bon tout ça pour dire que après avoir cru y échapper à tout jamais, en évitant soigneusement les restos éthiopiens de Paris, j'ai dû replonger.
Au début le fumet qui s'échappait de la cusine avait quelquechose de nostalgique, Aaah l'Erythrée, ce beau pays (parce qu'on a beau râler, c'est quand même un vraiment chouette endroit où habiter quelque temps - pas bosser on a dit, juste habiter et boire des cafés en terrasse).
Et comme je suis polie et que la femme de ménage éthiopienne est hyper gentille (et hyper efficace, et les 2 à la fois, hein, c'est hyper rare) ben je me suis assise à table et j'ai mangé avec les doigts (de la main droite).
Horreur !, tout l'après midi, j'avais la main droite qui sentait le zigni, imprégnée tellement profond que j'avais beau me laver les mains toutes les 10 minutes (j'ai le complexe lady McBeth-ien) avec du savon spécial approuvé par les docteurs tellement il est anti-pleins de trucs et dégage lui même une redoutable odeur d'antiseptique, rien n'y a fait.
Moi qui déteste avoir les mains sales... une vraie torture.
Finalement ça m'a rappelé ce qui me déplaisait dans le Zigni en Erythrée, et c'est que tout le pays sent le zigni, et c'est un peu écoeurant à la longue.
Par contre, à manger tout était très bon, ce qui confirme mon diagnostic "bons produits, bons plats" à propos de l'Injeera, et aussi qu'il ne faut pas en manger trop souvent pour pouvoir se débarrasser de l'odeur.
oui je n'ai toujours pas d'autre moyens de faire des photos que la webcam de mon macbook, et je mets de photos débiles si je veux, na!
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