samedi, décembre 28, 2002

Africa

Cher tous qui etes dans mon carnet d'adresse laborieusement recupere sur differents comptes (et d'ailleurs que les absents me pardonnent)

Voila, je vous avais prepare une jolie lettre, il y a fort longtemps, qui racontait mon arrivee en Afrique tout ca et s'est finalement perdue dans la poussiere d'une route africaine apres avoir trainee dans de nombreux cybercafe, subit de nombreuses coupures d'electricite, bref un destin peu enviable pour une disquette qui apres tout n'avait fait de mal a personne.
Toujours est-il que ca datait du 30 novembre (comme quoi a un moment j'avais la ferme intention de donner de mes nouvelles) et maintenant nous sommes un mois plus tard et plein d'eau est passe sous les ponts de lianes.
Donc je recommence, plantons un peu le decor.
D'abord en ce moment je suis a l'aeroport, en avance de 3 heures sur l'horaire parce que je soupconne mon chauffeur-log de bien apprecier la salle cyber et surtout les jeux videos de la salle cyber.
Et la, ce qui est bien c'est que certes la connection est pourrie, mais l'electricite marche du feu de dieu et donc l'ordi ne risque pas de s'eteindre par surprise ou par caprice. On a beau dire, c'est reposant un ordi qui ne s'eteint pas tout seul quand ca lui chante.

A cote de moi, l'helicoptere des nations Unies fait un bruit d'enfer et je suis un peu jalouse parce que d'abord il ne devrait pas voler vu qu'on est samedi (Les Nations Unies m'avaient pourtant semblées tres strictes sur le sujet du travail le WE, mais bon) ensuite je n'arrive pas a reserver une place dedans vu qu'il n'est pas sense voler, et a la place je prends l'avion du PAM pour voyager et c'est beaucoup moins rigolo. Ben oui, ici c'est ou le taxi brousse (pas trop cher mais tres long) ou les avions bulgares des Nations Unies (gratuits et rapides).
Malgre ma fidelite je n'ai pas encore reussi a accumuler assez de miles pour faire un tour en Helico et visiter la Sierra Leone, le Liberia, tout ces coins sympas et tranquilles, mais tout d'un coup je me demande si les helicos de NU sont aussi Bulgares, car sinon ca pourrait expliquer le manque de consideration envers ma fidelite a leur compagnie (d'ailleurs c'est bien simple, je les aime tellement que je ne prend jamais le taxi brousse).

Pour rester dans les histoires de transports, il faut quand meme que je vous dise que je conduis moi aussi de gros 4x4 blanc avec une mahousse antenne radio et que jusqu'a present je n'ai ecrase personne (ce qui je trouve est un assez bel exploit et tres revelateur de ma prudence legendaire) alors que toute sorte de gens ou etres vivants non identifies se jettent sous mes roues pour tester leur resistance (et font preuve a cet egard d'un grand optimisme vu le sale etat de ces voitures en regle generale).
Donc pas d'inquietude, je ne conduis que la nuit :-) et puis jusqu'ici tout va bien, je ne me perds presque pas, je teste les freins avant de partir, et franchement, ca a beau etre des 4x4, l'etat des routes empeche de rouler a tres grandes vitesses, c'est ce que Sarkozy n'a pas encore compris, pour faire rouler les gens plus lentement, faites des trous dans la routes (remarque, est ce qu'on a vraiment besoin de routes apres tout?)

Le reste de la piece se joue plutot a Kissidougou (obscur prefecture de Guinee forestiere qui a connu un essor soudain avec l'arrivee des refugies sierra leonais et liberiens talonnes par les ong et les nations unies) et un peu a Conakry.
Conakry c'est quand meme la capitale, donc ca rigole pas. D'ailleurs les embouteillages monstrueux sont la preuve s'il en fallait une que nous sommes bien dans une capitale. Bon evidemment Kissidougou fait 2 rues donc ce n'est pas trop difficile de faire la difference, mais on ne sait jamais.
Conakry est au bord de la mer (ca c'est pour les flemmards qui n'ont pas eu le courage d'ouvrir un atlas), il fait chaud, moite et pollue.
On ne se baigne pas dans la mer à Conakry parce qu'il n'y a pas de plage mais des rochers/falaises et parce que c'est pollue, mais il y a des iles en face qui font tres bien l'affaire.
Kissidougou est dans la foret et en ce moment il fait tres sec, grace à (ou a cause de) l'Harmattan, chaud le jour et froid la nuit (le genre qui me fait regrette chaque soir et matin de ne pas avoir emporte un vrai pull.

Mon temps de connection arrive a sa fin et je ne suis meme pas encore arrivee au chapitre concernant mon travail.
En resume, l'ONG pour qui je bosse participe au fonctionnement des camps de refugies et au bien etre des refugies Sierra leonais et liberiens en Guinee (fastoche non?)
Moi j'administre la mission, et finalement c'est souvent plutot rigolo

Voila
je vous embrasse tous
desole de ne pas avoir personnalise un peu plus le propos, c'est un premier jet et je tenterai de m'ameliorer...