dimanche, janvier 15, 2006

Vainqueur de la premiere etape

Ca y est
je suis a Sana'a au Yemen, ce qui implique que
1/ j'ai reussi a sortir du pays
2/ j'ai reussi a monter dans l'avion
Ouais d'accord ca n'a l'air de rien comme ca et je connais pleins de gens qui le font tous les jours, mais en vrai c'est quand même le résultat d'une très très longue entreprise dont le résultat ne fut connait que vendredi 13. Et qui a dit que vendredi 13 ne portait pas chance ? Enfin vendredi j'ai fini par réussir à sortir du pays, mais je n'étais pas encore sûre de pouoir rejoindre la France.
Enfin je devrais arriver a Paris lundi matin vu que j'ai aussi reussi a trouver une place dans un avion pour la France (en juste 40 minutes de comptoir-sitting, pas mal non ?).
et là râaaah, 2 semaines de vacances à peine perturbée par quelques tracasseries administratives (la quête du passeport, la quête du visa, la journée de debriefing, la confrontation à l'administration française pour leur expliquer que "euh bon d'accord je suis hors delais poru toutes les paperasses mais c'est parce que je n'etais pas la d'abord et bon OK j'aurais pu le prevoir mais aussi faut voir que je suis un peu tête en l'air et ca on ourrait le prendre en compte non?")
En attendant et apres m'être par 2 fois levée trop tard pour aller au souk (plutôt un late Claire qu'un early Claire, j'avoue) je m'entraine à revoir mes neveux en jouant avec les petits gars des copains qui m'hébergent. C'est du boulot les enfants...
et je vais tenter de re-retrouver LE resto viêt de Sana'a, histoire de compléter le ré-apprentissage progressif à la civilisation. Woah des supermarchés, quoi 12 sortes de laits différents ? Heureusement il y a quelques repères rassurants dans cette débauche d'abondance capitaliste, c'est aussi du lait yéménite à base de concentré qui est introduit en contrabande en Erythrée (et à prix d'or).
Alors a tout de suite hein

jeudi, janvier 12, 2006

Fugue

Ca y est j’ai mon permis de sortie
Pas croyable
C’etait déjà devenu une légende urbaine
Une légende urbaine asmaroite, qui n’est certes pas la plus grande ville du monde mais légende urbaine quand même : Claire est coincée à Asmara, même pas en Erythrée, vu qu’il faut des permis pour se balader, non, à Asmara, avec autorisation d’aller voir la mer le WE…
Pfffiou je l’ai échappé belle quand même
Reste encore a être bookée sur un avion autrement qu’en liste d’attente (ils sont aussi hyper fort pour ça chez Yemenia). En fait chez Yemenia, ils ont le sens du business.
C’est bien simple, tout le monde est en liste d’attente, sauf ceux qui rajoutent 100 USD. Là ils sont confirmés. Un truc un peu bizarre quand même. Bon moi j’ai le charme de ma secrétaire qui marche assez bien et si ça se trouve ça vaut plus que 100USD alors ils n’ont qu’à bien se tenir les yéménites.

lundi, janvier 09, 2006

Combien de temps, combien de temps…

Combien de temps faut-il pour sortir d’Erythrée ?
Non, parce que je reconnais que ça avait des aspects plutôt drôles au début. C’est vrai quoi, être retenu contre son gré dans un pays qui donne tous les signes de vouloir mettre les étrangers dehors a une certaine ironie que je ne manque pas d’apprécier. C’est un peu : "tiens il y a 2 catégories alors, ceux qui se font jeter et ceux qui ne peuvent pas sortir", et "comment faire pour passer de l’une à l’autre…". Oui, on finit par avoir des jeux bizarres au bout d’un certain temps.
Et puis les multiples méandres de l’administration érythréennes finissent aussi par rendre les choses cocasses au fond. Rien que d’imaginer le tas de lettres que j’ai envoyées et qui n’ont jamais eues de réponses - mais qui ont été lues ça j’en suis sûre même si les sources de confirmation sont parfois bien étranges – rien que d’imaginer la configuration du bureau qui reçoit toutes mes lettres, la tête de la personne qui voit encore ma signature… Parce que j’ai un double figurez-vous, (elle est acharnée on vous dit !) donc je connais exactement le nombre de mètres linéaires (soigneusement rangé dans des classeurs) de lettres envoyées, feuille par feuille. Un truc de psychopathe.
Mais là, bon, j’en ai un peu marre quand même. C’est un peu lassant l’humour de répétition, et puis c’est un peu usant de jouer au psychopathe, on risque de vraiment le devenir à la fin, ils ne se rendent pas compte !!

Et pourquoi d’abord on ne veut pas me donner d’exit visa, hein, pourquoi ?
(Là on s'aperçoit que j'ai déjà été sérieusement atteinte parce que en fait la vraie question c'est : "Mais pourquoi faut-il un visa de sortie ?" mais bon, soit, admettons)
Evidemment c’est compliqué et il y a pleins de facteurs en jeu, entre autre que mon passeport n’a quasi plus de pages et que je vais devoir le renouveler ce qui ajoute du kafkaien au kafkaiesque si c'est possible.
Tout reste très logique, rationnel et organisé jusqu’à ce que tout d’un coup on tombe sur un impasse, il y a un truc qui bloque.
Là faut que j’arrête avant de vraiment devenir PNG.
Heureusement que yemenia airlines permet les multiples (et on dirait même indéfinis) changements de réservation sans frais ; parce que mine de rien j’ai toujours le même billet, initialement réservé pour le 21 décembre et repoussé de semaine en semaine au gré des blocages administratifs.
J’y crois encore !
Je suis une femme de beaucoup de foi.
En ce moment tout a encore empiré à cause des multiples jours fériés du pays. (Quoi vous n’avez pas re-fêté Noël samedi dernier ?; Quoi vous n’allez pas fêter l’Aid mardi ? bandes de mécréants non œcuméniques va). Les semaines de 4 jours, enfin de 4 jours et demi parce que cette année presque toutes les fêtes tombaient le WE, ça tue les procédures administratives, y a pas à dire.
Bon, cela dit je serais bientôt illégale dans le pays (vu que l’expiration de mon permis de résidence est incessante), donc avec un peu de chance je vais réussir à partir avant de me faire expulser, et juste à temps pour venir fêter le Têt à Paris.
C'est pas bien fait peut être ?

jeudi, janvier 05, 2006

Mes voeux alimentaires

Cette année, chose exceptionnelle (vu que c’est la première fois que je le fais et que ce n’est pas dit encore que ça se renouvelle), j’ai envoyé mes vœux professionnels.
Ben c’est fou quand même, il y a pleins de gens qui répondent.
Alors c’est sans doute moi qui suis très mufle d’habitude et qui ne répond jamais aux cartes de vœux, je ne savais même pas qu’il fallait. En tout cas ça m’a fait plaisir quand même.
Faut dire que la carte élaborée par le Spécialiste en Art Majeur était Magnifique ET personnalisée. Cela dit il faudra que je vous montre les cartes de voeux qu’on peut trouver par ici parce qu’elles ne sont pas mal non plus quand même. Ma favorite restant celle où il y a une photo d’un plat d’Injira (le plat traditionnel) qui à défaut de vraiment mettre l’eau à la bouche (c’est vraiment vraiment trop pimenté pour moi) fait sens : « je vous souhaite une année plein de nourriture ».

Bon, du coup, ce midi je suis allée manger une LANGOUSTE !!! de Massawa, c’était trop trop bien, en terrasse, au soleil, un peu comme les vacances quoi…
Pfff c’est chouette la vie quand même. Je vosu souhaite pleins de langouste en terraasse au soleil à vous aussi
Et je m’aperçois aussi que finalement on se fait très vite à passer tous les hivers au soleil, même dans des coins supposés pourris (liste de gauche quand même pour ceux qui suivent). Il y a clairement des compensations.

mardi, janvier 03, 2006

Une chanson douce...

Bon alors, c’était comment la Saint Sylvestre pour vous ? Parce que moi c’était… intéressant, expérimental, mais au final assez marrant et sympathique.
J’étais invitée à une soirée karaoké par une représentante de la communauté philippine à Asmara. Et elle n’était pas seule, il y avait un bon florilège des représentants de pays asiatiques. Du coup on a super bien mangé.
Et après on a chanté… (forcément c’est un truc qui s’impose un peu dans une soirée Karaoké, j’aurais dû m’en douter).
Oui.
Même moi.
Ha ha ça vous épate hein ! ben moi aussi j’avoue.
D’où c’est important de noter que tous ces gens étaient asiatiques, ressortissants de pays où le Karakoe est totalement entré dans les mœurs et qu’ils prennent ça un peu comme jouer à la belote quoi. (Il y en a de bons, d’autres moins bons et même des débutants mais tout le monde peut rapidement s’y mettre). Du coup c’est assez décomplexant finalement. Et puis, on m’a accompagné au début (un peu comme les tours pour rien quand on apprend la belote – et je sais de quoi je parle j’ai appris il n’y a pas longtemps, bon depuis j’ai oublié mais c’est pas grave hein)
Enfin j’ai échappé à Wham ! «Last Christmas, I gave you my heart
But the very next day, You gave it away
», à Georges Michael « Careless Whisper :I’m never gonna dance again,Guilty feet have got no rhythm.Though it’s easy to pretend,I know you’re not a fool.» et tant d’autres choses plus ou moins terribles.
Mais j’ai brillée sur « Killing me softly with his song, killing me softly with his song, telling my whole life with his words, killing me softly… with his song », sur «I see trees of green, red roses too I see them bloom for me and you And I think to myself, what a wonderful world» et sur «I’ve lived a life that’s full.I’ve traveled each and ev’ry highway;And more, much more than this,I did it my way.», sans parler de «Welcome to the Hotel California Such a lovely place (Such a lovely place) Such a lovely face Plenty of room at the Hotel California Any time of year (Any time of year) You can find it here» et de celles que j’ai déjà oublié parce que passée un certain nombre hein. Dois je vraiment avouer que je connaissais ces chansons grâce aux reprises ré-écoutées récemment et respectivement de Frank Sinatra, Joey Ramones et Nina Hagen (mais la version des Sex Pistols est beaucoup plus fidèle si on peut dire). Evidemment j’ai moins brillé sur tous les autres trucs que je ne connaissais que vaguement. Et c’est là qu’on se rend compte qu’on est passé à côté d’une bonne partie de la culture populaire de tubes américains du monde, ou alors malgré mon âge respectable j’étais trop jeune. Je ne saurais trop dire.
Enfin merci au Yaka et à ses TDJ car il m’a permis de briller lors de ce rite de passage d’année un peu particulier.
Parce que le Karaoke c’est un peu comme les chansons qu’on pense qu’on connaît par cœur à force de les avoir entendu partout (en tout cas la sélection c’est assez ça) et qu’on chante en faisant tintintin tintiiiiiin sauf que là il y a les paroles qui sont écrites sur un écran. Pratique, mais en même temps on se rend compte que finalement c’est plus simple de faire tintintin tintintin, parce qu’il y a moins besoin de se concentrer avec ses yeux.

Après minuit on s’est tous tenu par les mains (bras croisés) mais on n’était pas assez nombreux pour faire une grande ronde autour de la terre alors à la place on a chanté une chanson, en anglais, dont une seule personne connaissait les paroles d’ailleurs, ce qui était un peu bizarre vu qu’il n’y avait personne de culture anglo-saxonne dans la ronde, mais bon. L’air me disait vaguement quelque chose (que j’ai du entendre dans un film sans doute américain) et ça ressemblait un peu à une chanson militaire, mais qu’à cela ne tienne, n’écoutant que mon courage et grâce à ma grande pratique de la chorale des Thieu Nhi j’ai vaillamment suivi à force de lalala lalalaaaaaa enthousiastes.
Ha, qui aurait cru qu’un jour la compétence de montrer de la conviction pour chanter des chansons que l’on ne comprend pas et que j’ai développé très jeune me servirait, hein ? (rien que de repenser à notre tyrannique chef d’orchestre en mémorable costume violet et qui, à la réflexion, avait quelque chose du « chtrumblugluk, the artist formerly known as Prince» mais avec des années d’avance, ça me re-terrorise tiens).

Là maintenant va falloir me dire laquelle de ces chansons vous être en train de fredonner et que j’aurais réussi à vous coller dans le crâne pour la journée.

C’était la fin du jeu.