vendredi, janvier 28, 2005

Les petits hommes verts

En fait, je devrais vraiment changer le titre parce que ils ne sont pas tellement en verts les militaires par ici. (c'est malin de dire ça dès le début maintenant je suis toute décrédibilisée, pff).

En fait les hommes d'armes sont de plusieurs sortes. Il y a les étrangers, aussi communéments appelés 'schtroumpfs' et les locaux, qu'on n'appelle pas, ou en tout cas le moins possible.
Pour des raisons de commodités ici je les appellerais les zorglubs (parce que c'est joli 'zorglub' je trouve et puis ca évoque bien un truc vaguement vert mais tirant aussi sur le jaune (et s'il y a du marron dedans c'est parfait - là j'arrête avant de tomber dans le gore) tout en ayant cette consonance un peu exotique, africaine sans doute, de l'Afrique de l'est, celle des montagnes et des savanes, un peu celle d'"out of Africa" (que je n'ai pas lu ni vu mais on m'a vachement bien raconté l'histoire).

Avant tout, le vrai zorglub se reconnait à ses chaussures (voir photo ci dessous), parce que l'uniforme c'est un peu surfait (et ça manque de coolisme même), ça ne va pas à tout le monde, et d'ailleurs les institutions internationales ne prônent-elles pas aussi et avant tout la diversité ? (hein, hein ?)

La chaussure du zorglub pourrait laisser penser que lui aussi il aime bien aller crapahuter dans les rochers de la côte bretonne pour embêter les crabes, alors qu'en fait si ça se trouve c'est vrai il aime bien ça mais ce n'est pas un fait vérifié alors je préférerais qu'on ne s'étende pas dessus. En tout cas, il pourrait si il voulait et si il ne s'éloigne pas trop de maman (parce qu'on ne sait jamais avec la marée).

Hormis sur les routes, où on le rencontre à intervalles réguliers (à chaque sortie ou entrée de ville et un peu comme ça au hasard), le zorglub m'a semblé être un animal plutôt noctambule.
A Asmara, il sort par groupe de 3 ou 4 à la tombée de la nuit, munis de badine (sauf le chef zorglub qui a souvent un truc plutot en métal, genre arme à feu) qui se poste aux carrefours.
A ce moment là de l'histoire, on pense qu'ils sont là pour faire la circulation, c'est sûr.
Que nenni!
D'abord y a pas assez de voiture pour qu'il y ait une véritable circulation, alors vraiment n'importe quoi
En plus ils ont l'air de s'en foutre complètement de la circulation, c'est la police ça qui fait la circulation, vraiment vous les prenez pour qui ?
(un bon point pour ceux qui ne se sont pas laissés prendre à ce piège grossier, que, facétieuse que je suis, je me suis laissée emportée à écrire).
En fait le zorglub, qui vient de la campagne et se sent un peu perdu dans la grande ville, vient chercher des guides urbains (parec que on ne trouve pas le lonely planet ici et qu'il me semble que c'est le eul guide sur ce pays perdu).
Il va demander à tous les jeunes asmaroites (ou asmariens ? je ne sais pas trop, peut être asmarociens, asmarotes, asma... enfin en italien je crois que c'est asmarino/a/i/e) qui passaient par là, si eux aussi ils ne voudraient pas venir jouer à être un zorglub. Parce que Zorglub c'est sympa, la journée on fait du sport, et puis on peut sortir tous les soirs. Du coup, on connait toutes les boites de nuits et autres endroits branchés d'Asmara, et on est toujours le roi de la fete.
Là le jeune forcément il est un peu tenté (pensez donc la vie la nuit et toutes se promesses, ça a toujours un peu fasciné le jeune quand même, et puis les super cool chaussures de la mort c'est quand même tentant pour le jeune un peu fashion victimisé sur les bords) et il se dit "tiens pas bete comme idée, je vais y réfléchir, ou prendre quelques affaires à la maison".
C'est à ce moment là qu'il devient Zorglub, comme quoi un instant d'inattention et jjhhrrrhhuuum
trans-for-mation.
C'est fou la force de conviction du zorglubisme dans ce pays. Parce que après, les zorglubs, ils restent zorglubs pendant hyper longtemps, ils mettent un temps fou à se retransformer. En plus quand ils se retransforment ce n'est plus pareil, ils ne sont plus 'jeunes'.

Du coup il y a pleins de zorglubs partout, qui errent en cherchant les boites de nuits, et c'est ainsi que parfois, peu au fait de la topographie asmatruc, ils se retrouvent en rade dans les rues des bourgeois que nous sommes.
(Et ils ont toujours les mêmes chaussures alors que la mode a changé depuis 2 ans, hahaha quels ringards ces zorglubs. Ouais je sais ce n'est pas charitable de se moquer, mais je profite du fait que ma mère même si elle lit ce blogs, aura oublié qu'elle doit me remontré d'ici à ce qu'on se retrouve...) et lâche avec ça !

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