samedi, février 19, 2005

Voyages ?

On a beau être déjà parti de chez soi, on pense quand même aux voyages.
A ceux des autres d'abord, dans des pays de poneys gelés ou au pays de mes ancêtres paternels, et puis aussi à mes vacances.

Mes vacances, j'aimerais bien qu'elles soient au Yemen.
D'abord il y a un vol direct depuis Asmara, ce qui est quand même assez pratique quand on a un temps limité. En plus ce n'est pas trop cher (la rumeur publique le met à 250 USD) et ça ne prend qu'une heure. Enfin il y a des vols directs Paris-Sana'a, ce qui est plutôt bien pour rencontrer des gens qui viendraient de Paris (même avec des poneys gelés dans leurs valises, allez).

Après, il y a la question du visa. Passons sur le fait qu'il faut un test HIV - opéré dans les conditions requises par l'ambassade du Yemen qui restent encore inconnues de ma personne -, bon finalement il y a beaucoup de pays qui demandent un test HIV, soit, passons aussi sur le fait que le visa soit un peu onéreux (quand on voit le prix des demandes de visas Schengen, on ne dit plus rien du tout). Non, en fait le problème ce n'est pas le visa pour arriver au Yemen, c'est qu'il faut un visa pour sortir d'Erythrée, et un autre pour y rentrer...
Et ça c'est pas gagné...

Pourtant j'ai une carte d'enregistrement d'étranger, un permis de résidence (ouais j'ai le droit de résider maintenant, parce que avant, ben avant, je faisais juste du business - si j'en crois mon visa) et même un permis de travail (comme chef de mission d'une ONG qui n'existe pas, cool, mais ça c'est encore autre chose).
Bon évidemment, si je veux un nouveau visa pour entrer en Erythrée, il faut que je justifie mon existence (jusque là pas trop trop de problèmes je suis très justifiée comme fille). Comme je bosse pour une ONG, il faut une lettre de soutien de mon administration de tutelle (ceux qui s'occupent de l'humanitaire par ici), soit ; mais l'administration de tutelle des ONG ne peut pas me faire de lettre puisqu'elle ne reconnait pas l'existence de l'ONG qu n'existe pas. Hum, le début des problèmes.
Alors je vais demander au ministère qui a signé le projet de me faire une lettre (ben non c'est pas le même vous croyez quoi ?). Mais là il va me demander une lettre du ministère avec qui je travaille au quotidien (euh oui encore un autre, désolée), parce que lui finalement il supervise de très loin et ne sait pas ce que je fais réellement dans ce pays (et puis aussi il n'est jamais là et super occupé)...
Vous n'avez pas encore mal à la tête ?
Bon à la fin il va falloir demander à un ministre de passer un coup de fil à un autre ministre pour que je puisse partir une semaine en vacances au Yemen.
Après faut pas s'étonner que les procédures administratives prennent du temps!!!

Enfin sinon Massawa, c'est sympa ça Massawa, non ? (et il n'y a MEME PAS besoin d'autorisation pour s'y rendre, un truc dingue, presque l'anarchie quoi).

PS: j'exagère à peine
PPS: Ce n'est qu'un échantillon des méandres administratifs que nous essayons de comprendre ici ; dès qu'il s'agit de notre projet ça devient bien plus compliqué, parce que forcément il y a encore plus d'autorités compétentes différentes... D'ailleurs j'ai fini par faire un tableau pour réussir à savoir qui il fallait aller voir à quel moment, dans quel ordre et pour quelle autorisation, et ce n'était pas juste parce que j'aime les tableaux...
PPPS: Ouais, il se pourrait bien que cette semaine je sois un peu énervée par l'administration, les "authorising signatures", les "supporting letters", les "permit request" dont on ne voit jamais le bout (parce que quand on a un foreigner registration, un residence permit, un work permit qui ont chacun nécessité une bonne dose de lobbying ministériel et autres supporting/covering letters, et qu'il faut encore un visa qui ne sera probablement pas accordé pour plus de 6 mois, et peut être que 3, pfff). Ben parfois en sortant d'un bureau d'une administration quelconque, on se dit que quand même c'était plus facile de bosser en Irak.
PPPPS: J'étais déjà plutôt forte en patience, mais là je deviens HYPER forte en formulaire B12, c'est le point positif (et en lettres, haaaa, vous devriez voir comme je suis devenue forte en lettre, un vrai régal)
PPPPPS: Pour les touristes c'est vachement plus facile tout ça (il n'y a qu'un seul ministère, celui des touristes) et il y a toujours du très bon cafés, une ville style années 30 italiennes, du soleil et de la pasta, sans compter une ONG super sympa qui a une chambre de passage (mais toujours pas de lit de passage mais j'ai déjà dis que c'était un insignifiant détail logistique ?)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Mmh, pas gagne, donc.
Je vois ca rentrant des poneys geles, parceque la, entre bosser et boire, je suis un peu pris.
XXX,
Yaka.

Anonyme a dit…

Claire, si je peux me permettre de ramener ça à mon expérience ouest africaine.
Quand je suis arrivée au Libéria je me suis dit Youpi, à moi le Sénégal et le Bénin, j'ai vraimetn essayer mais j'ai rencontré les difficultés que tu connais et je suis rentrée en France, c'était plus simple et moins cher!Bon courage à toi et les crêpes ça épate toujours une communauté d'expat, good idea!Indiana