vendredi, septembre 02, 2005

an com ?

En l’honneur de mes ancêtres et de mes revendications ethniques, je me suis retrouvée traquenardée, sans moyen d’esquiver à devoir faire pour une dizaine de personnes un repas vietnamien.
Bon ben d’accord alors, quand il faut il faut.
Le problème c’est
1/ que je ne sais pas trop faire ce genre de choses (vu que moi ma spécialité c’est quand même plutôt les pâtes au thon qui sont paraît-il une spécialité de prison italienne – ou d’étudiants, enfin j’espère d’étudiants parce que je n’ai jamais eu l’intention de faire cuisinière de prison italienne alors…)
2/ que ma Môman et grande gourou culinaire personnelle est injoignable (mais c’est pas de sa faute c’est parce que la foudre est tombée à côté du bureau et que du coup le téléphone a du griller et est HS depuis hier, ce qui n’est pas hyper pratique non plus pour bosser je reconnais, donc va être rapidement réparé je l’espère).
3/ qu’on peut avoir un sérieux problème d’ingrédients parce que l’Afrique c’est quand même vachement loin du ViêtNam mine de rien, et que les importations n’ont toujours pas été ré-autorisées dans ce pays à ma connaissance (et franchement ça m’étonnerai que dans un pays où la sécheresse sévit depuis 5 ans, on trouve du liseron d’eau et autres trucs de pays de rizières).
4/ que les érythréens ne mangent pas de porc, car les musulmans ne mangent pas de porc, les orthodoxes non plus et le reste est prié de ne pas faire son intéressant d’abord. Je vous rappelle quand même que c’est l’élément essentiel de la seule spécialité que je sache faire, le porc au caramel, alors forcément si il n’y a pas de porc ça va tout de suite nous emmener assez loin vers des horizons inconnus. Et bon, les horizons inconnus en cuisine c’est bien, mais plutôt quand on possède un peu les bases sinon l’inconnu devient rapidement gloubi-boulguesque.
Enfin, j’ai fini par trouver du porc, mais il n’est vendu que le mardi (et pourquoi hein le mardi ?). Forcément, je l’ai su le mercredi pour un repas le vendredi alors ce n’était pas très pratique (contrairement au porc au caramel qui est très pratique, facile à faire, se garde longtemps, et épate les amis à peu de frais).
J’avais quand même quelques atouts avec moi, enfin surtout, un en fait, il y a une communauté chinoise à Asmara. Oui les chinois sont PARTOUT en train de conquérir le monde (et aussi de refaire les routes dans ce cas précis) ce qui est assez pratique parce que du coup ça ouvre un peu les perspectives culinaires des expats d’origine vietnamienne qui veulent faire plaisir (même si ça les fait râler un peu) à leurs zamis zexpats taussi le plus souvent et d’origines variées.
Bref comme ingrédients à disposition j’ai trouvé :
- Du nuoc mam, base essentielle de toute nourriture qui prétendrait à l’adjectif « vietnamienne » (ouiiiiiiiiiiiiiii de la vraie sauce de poisson pourri, et ça c’est quand même vraiment inattendu, non ? c’est peut être l’étrange fascination exercée par le mythe du combattant en pyjama noir sur les dirigeants de ce pays ? c’est peut être une erreur de commande ? en tout cas j’en ai trouvé !)
- De la sauce d’huître (oui bizarre aussi car ça ne rentre pas dans la préparation de l’Injira non plus, mai soit)
- De la salade
- Des carottes
- Du chou
- De l’ail
- De l’oignon
- De la viande bœuf coriace
- Des champignons « oreilles de chat » (qui traumatisèrent un Yaka-aimer-les-bêtes en leur temps) ramenés par mes soins
- Du riz d’origine inconnue mais pas thaï.
- Du lait (eh c’est rare hein de trouver du lait alors c’est quand même notable)
- Des petites mains pleines de bonnes volonté
- Une bouteille de gaz pleine
- Une cuisine à ravager
- Pas d’inspiration
- Pas d’inspiration
- Pas d’inspiration
Bon ben je n’ai pas encore fait la cuisine (c’est ce soir) alors je vous raconterai la suite plus tard hein…

UPDATE:
Les petites mains ont fait merveilles et ont a-do-ré le repas qu'elles avaient préparé sous mes ordres dictatoriaux.
Même si j'ai réussi à épater pleins de gens à peu de frais (et avec pas mal d'aide extérieure), je garde l'idée du Bo Lu Lac pour la prochaine fois, merci.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Alors, tu coupes ta viande de boeuf qui est censée etre tres tendre en cube. Tu la marine avec de la sauce d'huitre. Et tu fais sauter le tout, ca fait un bo luc lac. Si tu veux faire riche, tu colore ton riz avec de la sauce tomate et tu mets un oeuf au plat (y'avait pas dans tes ingredients, mais bon...) sur le riz. Tu rajoute de l'oignon et des carottes crus pour faire les legumes. Et hop, un bo luc lac presque comme au Nouveau Viet Nam.

Thanou

Anonyme a dit…

Waouh, Thanou qui met de l'oignon dans ses recettes... on aura tout vu ;-) ! Merci aussi pour la recette, tiens, je vais essayer ce week-end ca a l'air dans mes cordes. Et puis ca me permettra d'utiliser un peu cette sauce d'huitre qui traine au fond du placard (ca perime la sauce d'huitre ?).

Anonyme a dit…

Tiens, j'ai oublie de signer mon post precedent. Bon pas grave c'etait juste moi.
Le probleme, c'est que le Nouveau Viet Nam est encore ferme jusqu'au 30 septembre, alors pour savoir si on a bien reussi son bo luc lac c'est pas facile.

Duc